jeudi 8 mars 2012

Nomades

Dîner chez des amis ce soir où nous abordons les mésaventures de nos déménagements successifs.
Incrédulité lorsque je parle de nos "15" déménagements - je crois bien qu'il y en a eu 15 depuis notre mariage...
En fait je recompte, il n'y en a eu QUE 12, j'ai menti !!!
Nous allons fêter nos 20 ans de mariage cette année, et dans ces 20 ans, on recense:
12 déménagements
6 motos
11 voitures
8 écoles et collèges et lycée (je n'ai pas compté les crèches)


Nous avons désormais
15 kg de plus pour chacun,
4 enfants
100 m3 de possessions accumulées (un gros camion et une grosse remorque)
25000 photos

....

Pour moi, si je regarde aujourd'hui les mauvais côtés de ce mouvement perpétuel, je pense aux montagnes de paperasse, de coups de téléphone, de recommandés et d'archives stockés.
Et de l'autre côté de la balance, dans les "j'aime",  il y a toutes les expériences accumulées et les rencontres. Un peu plus de sagesse.
Et puis au milieu, l'aventure, les voyages, la nouveauté. Qu'on peut regarder en rose ou en noir, selon l'humeur.


Je n'ai mis nulle part les adieux, pour moi cela ne représente ni un plus ni un moins c'est comme ça, je vis ainsi depuis ma naissance, les adieux ne rentrent dans aucune catégorie, je ne les gère pas, je les ignore. Pas de larme ni d'effusion. Evidemment,  j'embrasse, je souris, je 'hug'. Mais je ne ressens rien au moment des adieux. Un peu d'impatience peut-être. Et le malaise d'être comme ça, expérience extracoporelle de me regarder de loin en me disant: "Mais tu vas être triste, ma pauvre fille? Ce sont tes amies, ta famille, que tu quittes, là! Tu veux bien ressentir quelque chose tout de suite, là, maintenant, please?" Ben non, c'est l'anesthésie totale.


C'est grave, docteur?






Evening with some friends tonight, we are commenting on our successive moves. 15, I quote, people stare disbelievingly.
Later, at home, I do the count. I lied, we moved 12 times since we got married 20 years ago.


In 20 years, we went through 12 moves, 6 motorbikes, 11 cars, 8 schools, and we now have:
15 kg more each, 4 children, 100 m3 possessions (that's 2 big removal trucks) and 25000 photographs.
...
If I have to personally mark the bad sides of this never-ending movement, I immediately think of the tons of paperwork, phone calls, registered letters and archives to keep.
On the other side of the scale, I love the accumulation of experiences, the encounters. A bit more wisdom.
Somewhere in the middle, the adventure, the travels, the newness each time. Challenging myself. Depending how I feel, it goes into the bad or good.


I am not able to put the farewells anywhere,  they don't count as a good or bad. I have been living like that since I was born, farewells don't fit anywhere, I don't deal with them, I just ignore them. No tears, no demonstrations. Sure, I hug and kiss and go through the moves. But I don't FEEL anything when I say goodbye. A bit of impatience maybe. And this extracorporeal sensation of watching myself from far, shouting: "Are you going to feel something at last, now? You are leaving your friends and family, do YOU realize that?" Nope, nothing, general anesthesia it is.


Is it bad, doctor?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire