samedi 8 mai 2010

Une certaine autorité pas naturelle...


Hier, Anaëlle et Marie-Liesse jouait dehors avec un petit voisin... à faire de l'escrime avec de longs bâtons. Ils s'amusaient bien, étaient rayonnants, il faisait beau, il était 8h du soir un vendredi, ils n'embêtaient personne... Tous les éléments étaient donc réunis, dans mon 'code personnel des principes d'éducation' pour que je les laisse tranquille et les laisse profiter d'une soirée de printemps.
Sauf que les bâtons étaient très longs et qu'une des 3 enfants était nettement plus petite que les deux autres, ses yeux au niveau des bâtons qui voltigeaient dans tous les sens.
Je venais de rentrer de deux jours à Bruxelles, pas envie d'interdire dès mon retour, pas la force suffisante, pas l'autorité? J'ai demandé à Jérôme son avis sur la question et puis d'agir puisqu'il pensait comme moi.

J'ai tellement joué avec des bâtons quand j'étais enfant, je n'arrive pas à me convaincre de les leur interdire totalement, je me fais l'effet d'une mère névrosée. Et pourtant, on a beau leur dire de ne pas courir avec, de ne pas les brandir en l'air, de ne pas.. et ils continuent à faire... tout ce qu'on peut faire avec un bâton, bien sûr.
Sacré principe de précaution...

Sujet très touchy pour moi: Le moment où je fais appel à mon autorité de parent pour stopper une activité est... décisif.
Décisif pour moi qui marque ma place : JE suis ta mère, c'est moi qui décide.
Décisif pour l'événement: le moment précis où je choisis d'exercer mon autorité, c'est avant qu'il ne se passe la moindre chose (les bâtons sont petits, les enfants sont calmes, ils écrivent dans le sable avec), pendant l'activité (un bâton voltige, ils rient, ils jonglent avec, ils ont les yeux levés au ciel avec les bâtons qui retombent autour d'eux), après l'incident (l'un d'entre eux s'est fait mal.)

Ca paraît peut-être évident pour certains, pour moi c'est un cas de conscience à chaque fois (serais-je névrosée??)
Dans le premier moment, les temps de jeux passés ensemble sont prioritaires, ils sont bien, c'est de la construction sociale etc. Dois-je oublier mes frayeurs?

Dans le deuxième moment, il y a un risque, mais la joie est à son comble, serai-je l'adulte qui casse l'ambiance? héhé j'ai un problème d'identité, là.

Dans le troisième moment, la preuve est faite, c'était dangereux de jouer avec un bâton, ils devraient avoir compris la leçon, mais l'expérience a prouvé qu'en fait non, si l'incident est mineur ils continuent à jouer. Et si l'incident est grave, attention attention, on touche au domaine réservé des parents: je suis coupable, forcément, de n'être pas intervenue plus tôt.

Il y a aussi le quatrième moment, celui où je n'interromps pas le jeu, celui où les enfants ont passé un excellent moment d'inconscience totale avec l'impression renforcée que c'était un jeu normal qu'ils pourront recommencer à loisir.

Moi pas névrosée du tout.



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